65 logements sur le bon chemin… de la Maladrerie
Pour répondre au besoin de logements à loyer modéré de jeunes ménages, la municipalité tient à concilier les exigences architecturales des constructions et l’intégration sociale de nouveaux habitants.
Avec son bourg développé autour du port et le bâti des belles demeures du XVIIIème siècle, La Flotte est un village rétais typique, témoin d’une prospérité historique. Au fil du temps, avec la volonté de maîtriser l’urbanisation, le village s’est développé dans une cohérence architecturale remarquée par ses visiteurs. Un challenge délicat auquel le lotissement de la Maladrerie veut satisfaire, pour compléter les 253 logements à caractère social déjà réalisés sur la commune.
Maîtrise foncière : « la commune de La Flotte assume »
En 1217 Savary de Mauléon établit sur ce site, à son retour de Judée, une maladrerie où les lépreux pouvaient recevoir des soins. Sept siècles plus tard, sur ce site littoral à l’entrée nord-ouest du village de La Flotte, en venant de Saint-Martin, le chemin conduisant à ce lieu-dit chargé d’histoire, porte toujours le nom de « chemin de la Maladrerie ». Demain, ce chemin desservira le nouveau lotissement que le maire Léon Gendre, soutenu par sa majorité du conseil municipal, met en perspective sur ce site depuis 2000, procédant au classement de la partie nord de près de 25000 m2 en zone 2 NA (réservée à la construction de logements sociaux), la partie sud de surface équivalente est en zone ND (inconstructible). Le classement en ZAD (zone d’aménagement différé) par arrêté préfectoral du 1er octobre 2007, est une étape importante, car elle permet à la commune d’exercer un droit de préemption dans cette zone aménageable pour procéder à l’acquisition des terrains.
La procédure d’expropriation nécessaire au projet devait se faire vite, car le droit de préemption lié à la ZAD s’éteindra le 6 juin 2016. Léon Gendre regrettant « que la CdC qui assume la compétence de la construction des logements sociaux sur les programmes de 20 logements et plus, n’ait pas donné suite à mes demandes insistantes depuis deux ans », a décidé que la commune de La Flotte assumera le projet la Maladrerie sur son propre budget (lire à ce sujet notre article sur le conseil communautaire du 6 avril : « Vote des budgets : quand l’histoire se répète »).
2 millions d’euros seront consacrés à l’acquisition des terrains auprès de 28 propriétaires et 1,5 million d’euros HT au travaux de VRD. D’ores et déjà 1,5 million d’euros sont inscrits au budget communal (la commune dispose d’un reste à réaliser de 800 000 euros sur les acquisitions de terrains). Elle empruntera les 2 millions complémentaires auprès de la Caisse des dépôts à un taux très bas. L’achat des terrains a été conclu devant notaire par la commune dans la deuxième quinzaine d’avril 2016, faisant entrer le projet dans une phase active.
Un projet qui aura rencontré sur son chemin bien des obstacles, survécu à l’annulation du SCOT, satisfait à l’enquête publique, composé avec l’opposition des riverains… et qui s’apprête à franchir les procédures administratives courantes des permis d’aménager et de construire. Le maire précise que dans le montage de ce projet, la commune reste propriétaire des terrains. Un bail emphytéotique de 55 ans est en cours de conclusion avec un bailleur-constructeur social (Habitat 17 pour le locatif et la Compagnie du logement pour l’accession à la propriété). A l’expiration du bail, les constructions reviendraient à la commune.
La difficile recherche d’un équilibre
Le projet initial de 2011, établi par l’architecte Bernard Wagon, prévoyait la construction de 95 logements sur une surface de 3 ha. Un projet mal reçu et contesté par 47 familles de riverains et 83 membres regroupés au sein de l’association des « Amis du secteur de la Maladrerie », constituée en 2011, pour « peser sur les projets de la municipalité et obtenir la réalisation d’un aménagement utile responsable et acceptable par les riverains », explique son président Jean-Claude Gomez. « Nous avons suggéré au maire des modifications. Sur la base d’un plan d’esquisse de composition du quartier, remis par le maire, nous avons planché pour définir un projet équilibré, prenant en compte et défendant les intérêts de nos adhérents et des habitants du quartier, tout en n’ignorant pas le besoin de la commune. Nous avons fait connaître au maire, en janvier 2016, notre position écrite détaillée et documentée, portant entre autres sur le nombre de logements aidés (locatifs et en accession à la propriété), sur les conditions d’implantation, sur la protection des vis-à-vis, sur la circulation et les espaces verts… »
L’opposition municipale conduite par Jean-Paul Héraudeau considérait : « que trop d’occupants de logements à loyer modéré ont quitté leur maison, vendues à des résidents secondaires ou louées durant la période estivale, contribuant ainsi à la désertification du coeur de village ». Il estimait dans ces conditions, qu’ « il s’agit de simples transferts de population ne permettant en aucun cas d’apporter une dynamique nouvelle à la commune, la baisse de la population en témoignant ».
L’intérêt public avant tout
Pour préserver ce projet d’intérêt public pour la vie permanente de la Flotte, le maire et l’architecte Bernard Wagon ont composé avec les suggestions faites, afin de reformater le projet définitif sur cette zone de plan masse. Approuvé par avis favorable majoritaire du conseil municipal le 3 février 2016, ce sont finalement 65 logements T3, T4, T5, en rez-de-chaussée ou avec étage qui seront construits, dont 43 logements locatifs sociaux (2/3) et 22 logements en accession à la propriété (1/3). Le chantier est programmé en trois tranches : 1ère tranche de 19 logements en 2016/2017, 2ème tranche en 2017/2018 et 3ème tranche en 2018/2019.
« La commune sera maître d’ouvrage de ce chantier » explique Léon Gendre. « La Flotte conduit depuis 1978 une politique volontariste de construction de logements à loyers modérés pour répondre aux nombreuses demandes formulées par les jeunes couples de la commune. Un engagement constant, que nous avons tenu tout au long de mes mandats. Dès l’élaboration du plan d’occupation des sols, au lendemain de mon élection en mars 1977, nous anticipions déjà, sur notre plan de référence de 1979, l’intégration de projets en périphérie du bourg. Une vision urbanistique que nous voulions esthétique et bien intégrée dans son environnement, qui est éclairée par la compétence fidèle du couple d’architectes urbanistes Bernard et Isabelle Wagon ».
De nouvelles familles trouveront bientôt dans l’espace paysager de la Maladrerie, à deux pas de l’océan, de confortables conditions de logement, accessibles financièrement, pour s’intégrer aux 2863 habitants qui apprécient la qualité de vie permanente de La Flotte.
Lire aussi
-
Social
Un bateau pour Ré : ça tangue
C’est devant un parterre d’élus locaux et de membres de l’association « Un bateau pour Ré » que s’est tenue mardi 5 novembre l’Assemblée Générale annuelle, Salle Vauban à Saint-Martin-de-Ré.
-
Social
Les Petits Drôles : une nouvelle directrice pour la rentrée
La crèche associative à gestion parentale de Sainte-Marie de Ré accueillait à la rentrée sa nouvelle directrice, Aurore Thibaut. Une présentation officielle a été faite aux élus mi-octobre, dans une volonté de communication transparente avec les partenaires de cette crèche historique sur le territoire rétais, fondée en 1987.
-
Social
Réunion publique sur le logement permanent
Je souhaite réagir à cet article