2016, année de transition pour « Destination île de Ré »
L’Office de Tourisme de pôle, porté par une Société Publique Locale (SPL), est en train de se structurer et de s’organiser pour promouvoir l’île de Ré toute l’année, de façon qualitative, en relation avec tous les secteurs professionnels.
Ré à la Hune a interviewé Gisèle Vergnon, directrice générale et mandataire sociale de la SPL, et Guillaume Barny, directeur d’exploitation, pour faire un point d’étape à l’aube de la saison touristique 2016.
Ré à la Hune : Comment se structure la SPL « Destination île de Ré » qui au 1er janvier 2016 s’est substituée à Ile de Ré Tourisme et aux dix offices de tourisme ?
Gisèle Vergnon et Guillaume Barny : La philosophie de la SPL est de ne pas alourdir l’outil et de ne pas coûter plus cher que ces précédentes structures, avec ses 35 salariés issus essentiellement des dix offices et d’île de Ré Tourisme. Nous avons toutefois recours à des recrutements pour remplacer quelques départs et bien sûr intégrer des effectifs saisonniers en renfort. Nous sommes sur un travail de mise en route. Les salariés du siège de « Destination île de Ré » devraient déménager vers la mi-mars aux Mirambelles au Bois-Plage, dans les locaux qui étaient occupés par île de Ré Tourisme. Les locaux des dix offices de tourisme sont maintenus en tant que bureaux d’accueil touristique, leurs horaires d’ouverture changent à partir du 1er avril. Par ailleurs, cette année nous allons ouvrir un point d’information touristique global île de Ré, à Sablanceaux, dont nous testerons la valeur ajoutée.
Nous nous attelons en priorité à consolider l’Entreprise (NDLR : une SPL est une Entreprise de droit privé), dont le Conseil d’Administration est composé des dix maires de l’île de Ré et du président de Charente-Maritime Tourisme.
Quelle est son organisation ?
La SPL s’organise autour de trois pôles. Le pôle « Accueil », dirigé par Virginie Tallineau, ancienne directrice de l’office de tourisme de Saint-Martin, regroupe l’accueil au siège et dans les bureaux des dix offices, les labels, le Famille + et la qualité. Ce pôle est très important, puisque notre objectif est que l’office de pôle soit classé catégorie 1 en 2017, afin que chaque commune puisse déposer son dossier « Station Tourisme » (lire ci-dessous).
Le second pôle, dirigé par Karoline Eberwein, ancienne responsable de l’office de tourisme de Loix, concerne les partenariats et la communication, les relations avec les professionnels, dont les meublés, et le tourisme d’affaires ou de groupe. Il est aussi chargé de l’accueil de l’UEFA, dans le cadre de la venue de l’équipe espagnole de football durant l’Euro 2016.
Dirigé par Sandrine Baudet, anciennement responsable de l’office de tourisme de La Couarde, le troisième pôle prend en charge le marketing, la promotion et le numérique : brochures, Site Internet, projet de plan marketing en constituent les principaux axes d’actions.
Des experts métiers accompagnent chacun de ces pôles, par exemple pour le numérique, la promotion et la presse touristique, les labels & la qualité.
Quels sont la stratégie et les principaux projets de la SPL en 2016 ?
Il s’agit pour nous d’une année de transition, la saison ayant été déjà préparée par île de Ré Tourisme et les offices de tourisme. Nous travaillons en 2016 sur l’élaboration d’un vrai plan marketing de destination et sur la marque île de Ré, sur la base d’une vision partagée avec le Conseil d’Administration et les professionnels du tourisme, représentés depuis avril 2015 au sein d’un Comité technique composé de 16 professionnels. Le travail avec les professionnels sera renforcé, ils ont de grandes attentes, l’île de Ré présente une large diversité et tous les prestataires sont importants. Elle ne se résume pas à une station balnéaire… Les récentes étoiles nouvelles ou supplémentaires décernées à l’île de Ré, à Ars, La Flotte, et au Musée de Saint-Martin viennent récompenser l’authenticité, la valeur patrimoniale, l’agrément de visite de l’île de Ré, autant de composantes essentielles à nos yeux.
Toutefois plusieurs axes sont d’ores et déjà travaillés et tous les moyens sont mis dans le cadre de la venue de la Roja (équipe espagnole de foot). Au-delà, une gamme complète d’actions sera déployée dès le second semestre. Une quinzaine d’actions prioritaires en marketing et web ont déjà été identifiées. Nous allons aussi promouvoir différemment le territoire, sa diversité, ses hommes et femmes, ses prestataires, son patrimoine ou encore ses produits du terroir. Dès ce printemps nous serons présents au Salon mondial du tourisme à Paris, au Salon de Genève avec l’aéroport et l’Atalante.
Le tourisme d’affaires et de groupe promet aussi de belles perspectives s’il est vraiment travaillé. Il nous faut rechercher la labellisation Famille + pour l’île de Ré, après une réflexion sur ce que nous souhaitons proposer aux adolescents. La labellisation France Station Nautique pourrait être intéressante aussi, en coordination avec la filière nautique, tout comme une réflexion avec les filières sportives. Il nous faut travailler les ailes de saison. Evidemment le classement Unesco des fortifications Vauban représente un potentiel important à développer.
Pourquoi le classement de l’Office de Pôle en catégorie 1, dès 2017, constitue un gros enjeu pour l’île de Ré ?
C’est lui qui permettra à chaque commune d’élaborer un dossier de classement en Station Tourisme. Seul Saint-Martin avait entrepris la démarche qualité préalable à la demande de classement en catégorie 1. La Taxe additionnelle sur les droits de mutation (TADEM) est reversée par le Département aux communes classées en Station Tourisme. Pour donner l’exemple de Sainte-Marie, sa TADEM est passée de 120 000 € en 2009 à 400 000 € en 2015, grâce au classement en Station Tourisme. Si sept communes sur dix sont classées actuellement, elles n’auraient pas pu le rester puisqu’à partir de 2017 seules les communes s’adossant à un office de tourisme de catégorie 1 pourront prétendre à ce classement. Or aucune commune prise isolément n’aurait eu les moyens de répondre au lourd cahier des charges correspondant. L’île de Ré dans son ensemble pourra ainsi prétendre au classement « Commune Touristique ». Les différentes étapes du processus sont : démarche qualité, catégorie 1, commune touristique et enfin station de tourisme.
Un tel enjeu qualité concerne tous les acteurs du tourisme, à commencer par les hôtels et les meublés. Nous allons accompagner les meublés dans une meilleure communication, en nous intéressant d’abord au millier d’entre eux déjà classés, afin de les récompenser, tandis que les non classés paieront plus cher pour bénéficier des mêmes services. Un club des meublés pourra être créé.
Quelles sont les relations avec la Communauté de Communes et avec Charente-Maritime Tourisme ?
Outre le fait que la SPL a été créée par une délibération communautaire, reçoit une subvention de la CdC et que son conseil d’administration est composé des 10 Maires et du président de Charente- Maritime Tourisme, elle travaille en coopération étroite avec les différents services communautaires. Les Services Patrimoine, Enfance, produits du terroir, environnement, pistes cyclables, etc sont des interlocuteurs naturels. Pour ce qui concerne l’administratif, le juridique, l’informatique… de la SPL, les choses ne sont pas encore définies.
Charente-Maritime Tourisme est notre partenaire pour l’aéroport, pour l’observatoire tourisme (flux visio Orange, enquêtes TCI Research), pour le Contrat de Destination Atlantique, qui nous permet une prospection commune sur certains marchés, tel celui de l’Allemagne qui est le 3ème marché et sur lequel nous sommes en retard.
La SPL s’est aussi vue confier par la CdC la coordination et la communication de l’évènement lié à l’équipe de foot espagnole. Nous travaillons pour que – audelà de l’aspect purement sportif – l’île de Ré soit mise en avant dans des rédactionnels, reportages et directs TV qui auront des effets immédiats en terme d’image, mais aussi pour capitaliser sur cet évènement afin d’exploiter le potentiel important des clientèles espagnoles et sud-américaines, peu présentes sur l’île de Ré.
Qui assurera désormais les animations des communes, compétence non transférée à la CdC et à la SPL ?
Chaque commune s’organise comme elle l’entend et se repose au choix sur le comité des fêtes existant, sur le tissu associatif local, sur une association créée spécifiquement, ou encore sur ses services communaux. Certaines communes se reposent sur la SPL pour leurs animations de ce printemps mais la volonté est de réintégrer/maintenir la gestion des animations au niveau communal.
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