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2013 sera l' »année environnementale de l’île de Ré »
Lionel Quillet, président de la CdC, qui supervise en direct la compétence environnementale, Bernard Toison, Directeur au Conservatoire du Littoral et Mr Rivoal, responsable de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, ont signé le 11 octobre le Contrat territorial volet milieu aquatique (CRE-ZH comme son nom ne l’indique pas !) de l’île de Ré, dont les prémices remontent à 2007. En présence de Bernard Ansoud et Benjamin Courtadon, respectivement Président et Directeur de l’AEMA rétaise, ainsi que de représentants du Forum des Marais.
« Le projet majeur de la CdC depuis deux ans est de faire de l’île de Ré une ”terre d’excellence environnementale” au travers notamment de conventions avec le Conservatoire du Littoral, la LPO, ou encore l’ONF… Ceci hors des terrains du Conseil général, gérés directement par le vice-président chargé de l’environnement (NDLR : Léon Gendre) ». Cette précision est d’importance au vu de la polémique actuelle sur l’aménagement de la Pointe de Sablanceaux…
Un comité des Marais
Le CRE-ZH concerne ainsi les 1700 ha de marais rétais et 30 km de réseaux hydrauliques, il fait partie du PAPI avec ses 500 ouvrages. Les marais sont essentiellement utilisés par des privés : sauniers, ostréiculteurs et des évènements comme le naufrage de l’Erika et la tempête Xynthia ont révélé la nécessité de mettre en place une gestion organisée de l’ensemble. La création d’un Comité des Marais, composé de toutes les parties prenantes, va contribuer à réguler les conflits d’usage et dessiner les zonages. Sans oublier que les 30 % des marais qui ne sont pas en eau devraient être remis en eau progressivement. Si le CRE-ZH concerne le canton nord de l’île, Lionel Quillet entend bien organiser de la même façon la gestion des marais du sud, ceux du Défend à Rivedoux et du Grand Pré à Sainte-Marie, avec un financement issu de l’écotaxe.
Des travaux assurés par l’AEMA
Le contrat signé pour les marais du nord représente un financement de 2 402 966 € sur cinq années, dont 69 % assumés par la CdC, 22 % par l’Agence de l’eau et 9 % par le Conservatoire du Littoral, et s’inscrit dans un projet de plus long terme.
Les travaux sur les berges (547 K€ : Baccharis, herbes Pampa, protection des berges érodées), ceux sur les chenaux (198 K€ : curage et retrait des encombrants, pour lesquels l’AEMA a acquis une pelle amphibie pour 420 K€), les modifications des circuits d’eau (35 K€), les travaux sur les ouvrages (798 K€ : en zones de déprise et pour les anguilles) et enfin les autres travaux (824 K€) sont confiés après appel d’offres à l’AEMA qui est devenue une entreprise de 6 salariés et qui réalise un travail remarquable et en concertation quotidienne avec les acteurs des marais.
La CdC passe à la vitesse supérieure
En complément de ce contrat, il est à noter que les écogardes vont passer de 7 à 10 au 1er janvier 2013 et seront assermentés, que le Schéma de mise en valeur de la mer va être finalisé et que les services de l’État interviendront de façon plus soutenue, à la demande de la CdC, sur les friches ostréicoles et la sécurité des plaisanciers, baigneurs et pêcheurs. Ceci afin que l’ensemble du territoire terrestre, estran et maritime soit couvert et qu’il n’existe pas de zone de non droit.
Enfin, la revalorisation de Ramsar – pour que cette reconnaissance ne reste pas une coquille vide – devrait permettre la mise en valeur des marais sur un plan touristique, au-delà de ce qui existe déjà…
Bernard Toison a fait part de son plaisir d’intervenir dans ce contexte depuis 25 ans, sur 600 ha du territoire rétais, dont 300 ha sur le Fier d’Ars avec plus de 15 sauniers, 7 ostréiculteurs, la Réserve Naturelle de Lilleau des Niges installés sur les terrains du Conservatoire du Littoral. Ce « patchwork » est à maintenir sur le Fier, entre anguilles, sel, huîtres, protection de la nature, tandis que les 500 ouvrages ne peuvent être manipulés que par certains. L’équilibre de ce bel éco-système, espace paysager et outil de production doit être travaillé ensemble par les acteurs des marais.
Mr Rivoal a pour sa part souligné que la restauration des milieux aquatiques constitue l’une des priorités de l’Agence de l’eau et que d’ores et déjà le prochain budget consacrera 100 000 € de plus au CRE-ZH. Terrain d’expérimentation phénoménal pour le Forum des Marais, l’île de Ré entend passer à la vitesse supérieure avec un service environnemental communautaire étoffé dès le 1er janvier prochain (Chargé de mission environnement, écogardes, équipe opérationnelle), qui aura une approche globale et concertée.
Lionel Quillet souhaite faire de 2013 l’ « année environnementale » de l’île de Ré, fort de l’approbation du SCOT par les Commissaires enquêteurs et bientôt par les Services de l’État – qui auraient admis qu’il ne serait pas légal de prescrire le résiduel constructible et n’auraient donc pas de raison majeure de s’opposer au SCOT *. La concertation retrouvée entre les élus rétais et la Préfecture est à n’en point douter une bonne nouvelle pour tous les Rétais.
* Les élus de la CdC semblent avoir remporté leur bras de fer qui les ont opposés aux associations environnementales durant toute l’année 2012, et a atteint son paroxysme durant l’été, et dans une certaine mesure face aux Services de l’État…
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