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100 millions d’euros pour défendre le territoire
100 millions d’euros, c’est le montant estimé, et d’ores et déjà quasiment budgété à l’horizon 2020, des travaux nécessaires à la protection de l’île contre d’éventuels nouveaux vimers.
Pour le président de la Communauté de Communes, Lionel Quillet, commentant le projet de financement des digues rétaises pour la période 2010/2020, « L’île de Ré a les moyens de faire et d’entretenir des digues. Elle y participera à hauteur d’environ 20 millions d’euros. Ré est donc un territoire défendable que l’on va défendre contre les assauts de l’océan ».
Jusqu’en 2017, terme du PAPI 1 (programme d’action de prévention des inondations), devant l’urgence de la situation, 70 millions d’euros (la contribution CdC étant de 14,5 millions d’euros) ont été immédiatement alloués pour être affectés à certaines opérations achevées ou toujours en cours de réalisation.
Suite au désengagement progressif de l’État…
Jusque vers les années 1960, l’île de Ré a bénéficié de 800 ans d’aide de l’État dans sa politique de grands travaux de défense et d’entretien de ses digues suite aux nombreux vimers répertoriés entre le 16e siècle et 1941. Au total, selon Jacques Boucard, 57 vimers, notamment ceux de 1711, 1924 et 1941 frappèrent durement l’île.
Vinrent dans les années 1950 des travaux de remise à niveau des digues d’État et de consolidation de la digue du Boutillon.
Mais l’absence de vimer jusqu’à Xynthia en 2010, va causer un désengagement progressif de l’État qui se contentera d’effectuer du ponctuel et des petits travaux d’entretien. Si bien qu’en 2006 le Groupe BRL signalera que 85% des digues maçonnées sont en mauvais état. En 2010, c’est donc sur des digues « fatiguées » que s’est produit le phénomène Xynthia.
…les collectivités territoriales prennent le relais
Depuis Xynthia, s’est mis en place à l’initiative des collectivités territoriales, un plan de défense. Dans l’urgence, des travaux de niveau 1 et de niveau 2, d’un coût de 13 millions furent immédiatement engagés.
Deux phases post-Xynthia que Lionel Quillet nomme « phases de précipitation et d’hésitation », au cours desquelles les digues détruites sont refaites à l’identique et vite. Diverses réparations sont réalisées, ainsi qu’un entretien classique, pour un montant de 7 millions d’euros. Au total, durant la période 2010/2013, 20 millions d’euros ont été affectés à ces travaux (part de la CdC : 3 millions d’euros).
L’année 2014, année où la dune vaut digue
2014 se présente comme sans doute l’année essentielle du plan global de défense, avec le lancement ou la continuité des travaux de type PAPI 1 validés par l’État à hauteur de 26 millions d’euros. Ceux-ci comprennent la reconstruction totale de la digue du Boutillon (10 millions d’euros), les travaux du port de La Flotte, de la Fosse de Loix et de la digue des Doreaux à Saint-Clément-des-Baleines.
Par ailleurs, les tempêtes à répétition de ce début d’année 2014 ont eu pour conséquence un net recul du trait de côte (dunes et falaises). Le danger est désormais réel pour les hommes et les biens situés en arrière de ces dunes littorales. D’un commun accord, CdC et Conseil général ont dans l’urgence, lancé des travaux de protection par enrochement. L’accord verbal donné à la réalisation de ces travaux par la Préfecture et le fait que l’État accepte de participer à hauteur de 30% au financement de ceux-ci (2 millions d’euros), font que désormais la dune vaut digue.
Avec un total de 30 millions d’euros de travaux engagés en 2014 incluant 2 millions d’entretien courant, la part de la CdC s’élève à 7 millions d’euros.
La loi « Métropole » sera-t-elle appliquée dans le futur ?
En janvier 2014, est passée inaperçue une loi, dite « Loi Métropole », dont un article autorise désormais les collectivités à lever l’impôt à hauteur de 40 € par personne et par an.
« Certes, il n’est pas question aujourd’hui dans l’île de lever ce nouvel impôt, mais cette nouvelle disposition fiscale s’avère être pour l’État un moyen de responsabiliser les collectivités et par là même de se désengager encore un peu plus en disant aux collectivités : vous avez dorénavant la possibilité de lever l’impôt, alors à vous de jouer ! ». C’est là l’entrée dans la troisième phase dite de « responsabilisation ».
Avec un financement de son plan digues assuré jusqu’en 2017, l’île de Ré a, par rapport à d’autres collectivités, un temps d’avance dans sa politique de défense du territoire. Toutefois, une légère incertitude plane quant à son programme prévisionnel de travaux estimé à 30 millions d’euros (PAPI 2 et entretien) prévu jusqu’en 2020. Si la part financière de la CdC (5,5 millions d’euros) ne semble a priori pas poser de problème, reste à savoir de quelle manière l’État participera à ce PAPI 2.
Consulter la chronologie des travaux de défense des côtes de l’île de Ré et le programme jusqu’en 2020
Voir la situation en février 2014 sur les dossiers PPRL, digues et constructibilité de l’île de Ré
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