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Irrigation, la guerre de l’eau n’aura pas lieu

Suite à l’article « Mais où vont les eaux usées ? » paru dans le n° 162 de Ré à la Hune, un utilisateur avisé a pointé quelques approximations sur les chiffres annoncés ainsi que des dysfonctionnements sur le système. Précisions.
Le point sur les chiffres de la station d’épuration du clos Saint-Martin
La particularité du centre d’épuration des eaux usées de La Flotte est son classement de niveau A, c’est à dire qu’une partie des eaux, 20 à 25 000 m³ selon les années soit 3 à 4 % du volume retraité (contrairement aux 10 % annoncés dans le n°162) sont recyclées pour l’irrigation des plantes à manger crues.
Les eaux classées A bénéficient d’un traitement supplémentaire aux UV en fin de cycle. Les contrôles sanitaires sont effectués par le service Santé Environnement de l’ARS Nouvelle-Aquitaine et le laboratoire agrée qui réalise les prélèvements est le LASAT. La qualité bactériologique réglementaire ne doit pas excéder 250 ufc pour 100 ml d’eau (Unité faisant colonie) contrairement au 100 ufc/100 ml annoncés.
Quelques dysfonctionnements
Depuis l’accord de l’ARS, fin 2014, pour le recyclage des eaux à des fins d’irrigation, le système a enregistré un certain nombre de dysfonctionnements aux cours des années 2015 et 2016. En mai et juin, périodes de forte chaleur et de dispersion des pollens, les installations avaient été obstruées par un développement d’algues et une accumulation de pollen dans les circuits. En cause la sous-consommation génératrice de pression insuffisante.
Ces deux premières années, ayant servi, en quelque sorte, de test pour les installations, ont donné lieu à une série de réajustements : mise en place de filtres et de purges afin d’éviter l’encrassage et poses d’anémomètres, relativement à l’aspersion.
L’association des irrigants, composée de huit membres, six agriculteurs et deux centres équestres, se dit aujourd’hui plutôt satisfaite. Le bénéfice étant à la fois financier (0.60 le m³ contre les 1.20 du tarif agricole) et environnemental puisque les eaux retraitées, habituellement rejetées à perte à la mer sont ainsi réutilisées, une avancée non négligeable en période de sécheresse récurrente.
Sur le débit
Il n’est un secret pour personne que la formidable capacité de la station de La Flotte avait été justifiée, à sa mise en service, par le projet de golf alors en question. Seuls 60 hectares bénéficient aujourd’hui du système d’irrigation alors que l’eau est disponible et que bien des exploitants agricoles souhaiteraient accroître leur surface cultivée.
Des politiques à clarifier
Les solutions s’orientent dans plusieurs directions pour étendre les surfaces irriguées, les priorités ne sont pas les mêmes pour tous.
Le comité Cigale (Comité intercommunal de gestion de l’agriculture et de l’environnement) a été mis en place par la Communauté de Communes en 2015 pour faire le point sur les terres éligibles, afin de faire converger préservation des espaces naturels sensibles et exploitation agricole. De son côté, le GDAD, groupement pour le développement d’une agriculture durable, a élaboré un projet de développement agricole qui s’efforce d’accorder culture avec nature. Parallèlement, la commune de La Flotte met à l’étude avec l’UNIMA (Union des Marais de Charente-Maritime) la faisabilité d’extension du réseau vers les terres de Rivedoux et de Sainte-Marie de Ré. Mais là encore, le terrain d’entente semble très caillouteux pour l’adduction des eaux recyclées.
Osons croire que dans un futur proche, le bon sens paysan des différents acteurs ne saurait faillir entre nécessité agricole, investissement et préservation du patrimoine naturel.
Véronique Hugerot
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